La nouvelle rentrée d'une véritable peste

Être à la Prestigious Academy relève d’un véritable défi. Les journées ne cessent de se répéter, les étudiants vont en cours, font d’éventuelles recherches à la bibliothèque et dorment sagement dans leurs chambres. C’est pour vous dire ô combien ils s’y ennuient. Mais vous connaissez les jeunes de nos jours ? Lorsqu’une règle est instaurée, ils tentent tous de la transgresser. Ce n’est pas donc pas la peine de vous dire qu’étant une directrice très stricte, Elizabeth Van Der Haäl avait rédigé de multiples règles que les étudiants s’employaient à déjouées.
Et Taylor Winston les appelaient ces « étudiants en pleine crise d’adolescence ». Elle les trouvait malpolis, repoussants et ô mon Dieu, heureusement qu’elle n’en faisait pas partie. Prétentieuse à souhait, Taylor se savait au-dessus de tout ça. Elle n’avait pas de temps à perdre à essayer d’enfreindre les règles de la directrice. Non, pour elle, ce qui était plus important était ce qu’elle mettait au bout de ses ongles : le vernis. Miss Winston était également narcissique et se prenait plus la tête sur son apparence que sur ce que les règles de Mme Van Der Haäl. Comme elle le répétait si bien : chacun avait son passe-temps favori.
Bien sûr, Taylor n’était pas un petit ange, vous vous en doutez bien. Mais elle avait ses propres caractéristiques. Bien qu’elle fumait de temps à autres dans les toilettes de l’académie ou au fond du grand jardin extérieur, Taylor se souciait peu du code vestimentaire imposé. Celui-ci comportait une tenue identique à tous les étudiants mais Taylor rajoutait toujours un petit accessoire pour se distinguer ou alors elle changer de haut. La jeune étudiante adorait se vernir les ongles, chose qui n’était pas très appréciée par le corps enseignant mais elle s’en fichait éperduement.

Chaque matin, c'était toujours le même dilemme pour notre miss Winston. Mais cela faisait six mois qu'elle n'avait pas mit le pied ici. Alors forcément, elle était encore plus en retard, elle n'avait plus l'habitude de se lever à une heure si tôt...
Mais ce matin-là, dès qu'elle se réveilla avec toujours ses dizaines de minutes en retard du fait que son réveil avait un peu du mal, elle restait environ cinq, voire dix minutes, assise sur son lit, encore en nuisette Princess Tam-Tam à se regarder les ongles. Et c'était toujours ainsi, même après autant d'absence parce que l'académie avait brulé, Taylor ne changeait pas ce rituel...
Comme avant, la belle voulait changer la couleur de ses ongles. Porter toujours la même couleur était ridicule, il fallait innover et ça, Taylor l'avait très bien compris. Alors en voyant son vernis bordeau sur les ongles et en tournant son regard vers tous ses pots de vernis, l'étudiante hésitait. Ce matin-là elle commençait les cours à huit heures et il était déjà sept heures et quart. Il fallait vraiment qu'elle se dépêche sinon elle ne pourrait pas déjeuner et elle ne pourrait pas prendre le temps de s'habiller à sa guise. Enfin… le terme « à sa guise » est une bien trop grande expression car les étudiants de l'académie portait tous des uniformes et ceux des filles étaient constitués d'une petite jupe plissée et d'un chemisier blanc sous un gilet.

Taylor était donc toujours assise sur son lit, après s'être rapidement levée pour allumer son portable. Face à ses multiples vernis, elle opta pour changer le bordeau pour mettre du rouge pétant. En faisant cela, elle savait très bien que l'une des surveillantes la réprimanderait encore et toujours. Chaque matin, on lui regardait les doigts et on s’écriait à travers tout le couloir comme si elle emportait la peste avec elle. Les phrases qui revenaient le plus souvent à ses oreilles étaient : « Encore une nouvelle couleur ? Mais tu n’as pas bientôt terminé ces gamineries ?! », « Que c’est ridicule, Miss Winston ! » ou encore « Si jamais Mme Van Der Haäl vous voit avec vos ongles, ne pleurez pas si l’on vous colle durant toute une après-midi ! »
Mais Taylor s’en fichait complétement. Depuis toute petite, elle faisait toujours ce qu'elle voulait et ce n'était pas une de ces surveillantes de la résidence qui lui ferait peur.

Lorsqu’elle en eut fini avec son vernis, Taylor décida de prendre une douche et d’enfiler l’uniforme avant de descendre prendre son petit déjeuner où elle retrouva quelques-unes de ses amies. Alors qu’elle arrivait dans la grande salle à manger chaussée d’une paire d’escarpins noirs, tous les regards se tournèrent vers elle. Taylor adressa un petit sourire, accompagné d’un petit geste de la main, à quelques étudiants et s’assit à sa place. Il était déjà sept heures quarante-cinq. Elle était décidément toujours en retard.
Les cheveux coiffés en une vulgaire haute queue de cheval, Taylor avala un simple croissant, un verre de lait et un verre de jus de pomme avant de remonter se laver les dents et de prendre son sac de cours qu'elle avait pris le soin de faire la veille.

Lorsqu'elle entra pour la première fois depuis six mois dans l'enceinte de l'académie pour la journée de cours, un étrange sentiment l'envahit. Elle s'immobilisa un moment devant l'entrée, respira une pforonde bouffée d'air comme si, en entrant, elle allait s'asphyxier. Elle ne put réprimer un léger soupir et d'un pas décidé, elle continua sa route.
Elle parcoura les couloirs avant de s’arrêter à son casier pour prendre un livre qu’elle avait oublié. Elle ouvrit donc le cadenas avec soin et se regarda dans une petite glace qu’elle avait installé à l’intérieur six mois plus tôt. Quelle fut contente, notre Taylor, de retrouver sa petite glace fétiche. Elle se mit une touche de gloss parfumé à la framboise et prit finalement son bouquin avant de repartir en direction de la salle de cours, chemin dont elle se souvenait toujours.
Alors qu’elle avançait prudemment, elle heurta quelqu’un sans le vouloir. Tout de suite elle leva les yeux vers la personne, s’attendant à de plates excuses.

Lauralee avait passée la nuit chez William, son petit ami, et accessoirement son prof de littérature. Elle s’était donc réveillée chez lui, malheur ! Elle était en retard … Si quelqu’un allait la chercher, elle serait mal. Elle rassembla ses affaires, s’habilla en vitesse après une douche rapide qu’elle prolongerait une fois arrivée a la Prestigious Academy. Son copain dormait encore, elle prit un bic qui traînait sur son bureau et lui posa un post-it sur sa table de chevet avec ces mots : « Je rentre à l’université xxx » Elle était donc partie.

Maintenant, ça allait être plus dur, l’extinction des feux n’avaient pas encore étaient levée, mais si un prof, un pion ou la vieille chouette la chopait, elle était mal barrée, ou morte tout simplement. Rentrer dans la Prestigious Academy, a cette heure-ci se révélait être un véritable défi. Sortir après le couvre feu était déjà dur mais là… Elle respira un grand coup et décida d’y aller. Et elle réussit, non sans un forte dose d’adrénaline.

Elle allait se doucher de nouveau mais elle eût envie d’aller danser, rien de mieux pour se reveiller et pour garder la ligne en continuant de manger. Elle décida donc de s’habiller et, en fouillant dans son armoire, opta un jean large, des baskets fines qui s’avéraient être des Converses, et un débardeur. Elle prit son sac de cours qu’elle vida sur son lit, ou s’entassait déjà les cours de l’avant veille. Mais bon, son prochain cours était dans 4 heures, elle avait le temps.

Elle s’étonnait chaque matin de voir que le monde continuait de tourner alors que l’Academy avait cramée et qu’une fille était morte. Elle pensait a cela tout en marchant vers le gymnase, elle se rendit compte qu’elle avait oublié quelque chose, elle se dépêcha de retourner a son casiers, l’ouvrit, elle y prit un range-CD rempli qu’elle mis dans son sac, entre le talc pour qu’elle s’échauffe sur les barres de gym, l’eau pour ne pas qu’elle meurt déshydratée, de son portable et de son porte feuille. Et de son I-pod, même si elle n’allait sûrement pas s’en servir.

Elle se retourna et quelqu’un lui rentra dedans. Lorsque cette personne leva les yeux vers elle, Lauralee la reconnue, elle étaient dans la même classe mais elle ne l’avait pas vue depuis pres de 5-6 mois. Elle resta silencieuse a la regarder, attendant des excuses.

Après s'être mis du gloss sur les lèvres, Taylor était restée près de son casier un peu plus longtemps avant de prendre son livre pour les cours. En plongeant la tête dedans pour retrouver un foulard qu'elle croyait avoir laissé, elle s'était rendu compte qu'il était rempli à craquer de choses futiles. Visiblement, elle n'avait pas eu le temps de le vider il y a six mois. Elle avait farfouillé dans le désordre pour trouver le fameux foulard, un beau morceau de tissu en soie rouge qui s'accordait parfaitement avec sa tenue. Car même si de l'extérieur on pouvait penser que Taylor avait revêtu l'uniforme bleu marine, il n'en était rien derrière la petite veste en coton. Au lieu d'avoir enfilé un vulgaire chemisier blanc, Taylor avait opté pour un petit polo Ralph Lauren rouge.
La jeune américaine avait par la suite remis la main dans son casier et en avait sortit un fond de teint en poudre Yves Saint Laurent. Elle l'avait ouvert et avait pu constater qu'il était presque tout neuf. Mais pourquoi diable l'avait-elle laissé là ?
Ce fut alors qu'elle prit son bouquin, le plaça dans son sac de cours Longchamp et referma le casier avec le cadenas.

En suivant le chemin de sa salle de classe, Taylor avait croisé plusieurs personnes qu'elle n'avait pas vu depuis six mois. Pendant que l'école était remise à neuf, notre miss Winston en avait profité pour partir trois semaines en vacances avec ses très proches ami(e)s sur une île grecque, puis elle avait retrouvé ses parents à St Barth, station balnéaire huppée.
Lorsqu'elle marchait dans les couloirs, elle avait l'impression que rien ne serait plus comme avant. Et même si une étudiante était décédée durant l'incendie, l'atmosphère serait toujours pesante.

Le regard dirigé vers le panneau d'affichage situé de l'autre côté du couloir, Taylor avait continué à marcher, en tentant de lire ce qu'il avait été écrit en noir avec de très grosses majuscules lorsqu'elle avait bousculé quelqu'un. Toujours très intéressée par ce fameux mot, elle n'avait pas encore calculé que quelqu'un se trouvait face à elle et qui l'attendait.
Quelques secondes après, Taylor tourna la tête et vit qu'elle avait heurté une jeune femme blonde, qui semblait vouloir quelque chose. Elle passa la main dans ses cheveux avant de regarder de plus près son visage. Tiens tiens, ces yeux, ce nez, cette bouche... Elle l'avait déjà vu quelque part.
Taylor continua de la fixer avant de se rendre compte que cette fille faisait partie des Princess', un groupe de filles qui étaient rivales aux filles des Bitchy', le groupe auquel Taylor appartenait.
Miss Winston recula la tête, une légère grimace apparut sur son visage sans pour autant qu'elle ne quitte des yeux...

"Lauralee Nichols Moore !", se rappela Taylor en s'exclamant à travers tout le couloir.

Puis elle dit mot. Taylor attendait que cette blonde s'excuse, après tout Taylor détestait reconnaître qu'elle était en faute et ça, les Princess' étaient bien au courant.
Sans le vouloir vraiment, les pensées de Taylor sortirent de sa bouche :

"Bon je sais que je suis belle, mais ce n'est pas la peine de me regarder comme ça... En plus, je ne suis pas lesbienne alors trouves-toi une autre partenaire..."

Et voilà, la demoiselle pensait déjà a son prince charmant, s’avérant être un prof ayant une aventure avec l’une de ses élèves. Lauralee avait peur que son histoire se sache et en même temps, elle avait envie de crier sur tout les toits qu’elle aimait son prof de littérature. Et se n’était pas sa seule crainte, elle avait également peur qu’il ne l’aime pas et qu’il retombent dans les bras de cette saleté de Kimberley. Rien que ce prénom la dégoûtait.

Elle salua quelques unes de ses connaissances. Elle avait l’impression que les personnes avaient changés après l’incendie, et, tout bien réfléchit, elle avait également un peu évoluée. Peut-être était-ce a cause de la mort de cette jeune femme, cette étudiante.

Et l’autre lui rentra dedans, elle fut étonnée qu’une bitchy se souvienne d’elle, elle sourit et dit :

« Taylor Winston ! Bonnes vacances ces six mois non ? En tout cas pour nous, c’était très bien … »

Son sourire se fit plus large, elle savait que Taylor ne s’excuserai pas, mais Lau’ ne le ferait pas non plus, nous sommes dans une impasse … Puis la brune parla de nouveau, le regard de la princess se fonça un peu et elle répliqua :

« Ne prend pas tes rêves pour des réalités, je préférerais me taper le mec le plus moche de la terre plutôt que de te faire la bise. »

[Désolée, j'croyais t'avoir répondu !! ^^]